Le Conseil oléicole international (COI) a participé à la 22e session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP22) qui s’est tenue à Marrakech (Maroc), du 7 au 18 novembre 2016, et à travers laquelle l’ONU adopte un cadre d’action pour lutter contre le réchauffement global.
À cette occasion, le COI avait invité l’ensemble de ses pays membres à participer le 16 novembre à une conférence intitulée « L’huile d’olive, l’or liquide qui contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre », à laquelle trois experts (Université de Basilicate - Italie ; IRTA - Espagne et CO2 Consulting) sont intervenus aux côtés du Directeur adjoint et du chef du Département de l’environnement du COI.
La participation du COI à la COP22 a constitué une opportunité unique pour montrer à la communauté internationale qu’avec l’adoption de pratiques agronomiques adéquates, l’olivier peut contribuer à la réduction des gaz à effet de serre.
Lors de cette conférence, le COI a rappelé, avec la participation de prestigieux experts internationaux, que différentes études scientifiques avaient démontré que l’oléiculture a des effets positifs sur l’environnement et que l’adoption de pratiques agronomiques adéquates permet d’augmenter la capacité de fixation du CO2 de l’atmosphère dans les structures végétatives permanentes (la biomasse) et dans le terrain.
Au cours des dernières années, la communauté scientifique a entrepris et publié de nombreuses études consacrées à l’effet potentiel de puits de carbone de l’olivier et à la manière dont les pratiques agronomiques peuvent améliorer l’impact environnemental de cette culture.
Un puits est tout processus, activité ou mécanisme qui extraie les gaz à effet de serre (GES) de l’atmosphère. Parmi ces gaz figure le CO2, dont la concentration a augmenté de manière exponentielle au cours de ces dernières années et qui constitue le principal responsable du réchauffement global.
Les cultures ligneuses comme l’olivier sont particulièrement efficaces par rapport à d’autres cultures annuelles pour capturer le CO2 de l’atmosphère et le stocker comme carbone dans la matière organique. En outre, l’olivier peut être cultivé dans des zones caractérisées par une pluviométrie inférieure à 450 mm, typiques du climat méditerranéen semi-aride, qui constituent la limite de la diffusion des forêts, et stocker des quantités de carbone identiques voire supérieures à ces dernières.
Il existe aujourd’hui un consensus scientifique qui nous permet d’affirmer que le bilan carbone de l’olivier est favorable et que l’olivier a réellement un impact positif et rend un véritable « service environnemental » à la société.
Aucune norme de communication environnementale reconnue sur le plan international n’a permis jusqu’à présent d’informer sur la capacité d’absorption de CO2 exprimée comme bilan d’émission. Les normes existantes portent en effet sur l’impact des émissions dans le processus de production et dans le cycle de vie du produit mais pas sur le potentiel de captation de CO2 des cultures ligneuses et dans des cas comme la production d’huile d’olive.
Pourtant, la réalité montre bien que l’olivier rend un service environnemental extrêmement précieux face au changement climatique.
En effet, selon les études publiées jusqu’à présent, si le fait de produire un litre d’huile d’olive donne lieu à l’émission dans l’atmosphère de 1,5 kg de CO2-eq en moyenne tout au long du cycle de vie du produit, l’adoption de pratiques agronomiques pertinentes permet à l’oliveraie de fixer environ 11,5 kg de CO2 dans le sol, donnant ainsi un bilan clairement positif de 10 kg de CO2. En outre, l’augmentation de la quantité de carbone dans le sol permet d’améliorer la biodiversité biotique du terrain et des parties aériennes et d’améliorer la capacité du sol pour stocker l’eau des précipitations.
C’est pourquoi le COI considère que l’information environnementale communiquée au consommateur devrait mentionner le service environnemental rendu par l’oléiculture comme frein à la désertification et puits de CO2. L’oléiculture doit désormais être considérée comme une partie de la solution.
Pour montrer la capacité naturelle de fixation de CO2 de l’atmosphère de l’oliveraie dans le sol et dans les structures ligneuses de l’arbre, le COI a diffusé un court métrage vidéo dans lequel apparaît le message que cette Organisation souhaite lancer à la société, à savoir que « l’huile d’olive est bonne pour la santé et pour l’environnement ».
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