Le régime méditerranéen est de plus en plus exploré dans le contexte de la prévention du cancer et de l’amélioration adjuvante des traitements anticancéreux. Bolte et al ont rapporté dans leur étude qu’une forte adhésion au régime méditerranéen améliorait les points de contrôle de la réponse immunitaire aux traitements chez les patients atteints de mélanome. Des taux de réponse plus élevés s’accompagnaient également d’une probabilité plus élevée de survie sans progression à 12 mois. Une analyse auxiliaire a révélé que plusieurs composants individuels du régime méditerranéen, notamment les acides gras monoinsaturés et polyinsaturés, le pain complet, les légumes, les légumineuses et les pommes de terre, étaient également associés positivement à la réponse au traitement, tout comme le score global du régime méditerranéen (aMED). Dans le même temps, la consommation de viande rouge était associée à un taux plus élevé d’effets indésirables, ce qui indique qu’elle peut réduire l’acceptabilité du traitement. En résumé, l’étude souligne l’importance d’une alimentation saine au-delà de la prévention primaire. Elle soulève la question de savoir si les directives de traitement actuelles considèrent suffisamment l’alimentation comme une partie intégrante de la santé et comme un modificateur important du succès du traitement en oncologie.
Outre son potentiel d’amélioration des résultats thérapeutiques, l’huile d’olive, qui est un élément essentiel du régime méditerranéen, peut être utilisée dans les soins palliatifs pour les patients atteints de cancer. Dans un essai clinique, l’huile d’olive et le miel ont été testés contre un placebo pour évaluer leur potentiel à soulager les symptômes de la mucosité orale et de la douleur chez des enfants atteints de leucémie recevant une chimiothérapie intensive. L’huile d’olive et le miel se sont avérés être une option viable et rentable.
Des recherches ont porté sur les facteurs de risque de développement du cancer gastrique et l’effet protecteur de la qualité du régime alimentaire contre le risque de cancer gastrique d’une cohorte multiethnique a donné des résultats mitigés. S’il n’y a pas eu de réduction du risque pour l’ensemble de la cohorte, les auteurs ont cependant souligné un risque réduit chez les personnes n’ayant jamais fumé et celles ayant pris de de l’aspirine dans le passé et qui montraient une plus grande adhésion au régime méditerranéen. Ces résultats encouragent les chercheurs à reproduire ces conclusions sur d’autres cohortes et à identifier les sous-groupes qui bénéficieraient particulièrement d’un modèle alimentaire sain pour la prévention du cancer gastrique.
Nous sommes encore très certainement loin de comprendre pleinement le rôle de l’alimentation dans la prévention et le traitement du cancer, mais bientôt, l’essai BRIDGE-CRC sera lancé pour étudier les effets du régime méditerranéen, de la perte de poids, ou des deux, sur le microbiome intestinal et sur le risque de cancer colorectal. Les résultats futurs pourraient apporter une contribution majeure pour mieux comprendre les mécanismes de protection, en démêlant les effets de la qualité du régime alimentaire de ceux de la perte de poids.
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