Le COI réunit des experts du monde entier pour discuter des initiatives visant à renforcer la résilience du secteur oléicole
Lisbonne/Évora, Portugal, 27-30 septembre 2022
L’atelier international consacré aux initiatives destinées à renforcer la résilience du secteur oléicole, organisé par le Conseil oléicole international (COI), s’est tenu du 27 au 30 septembre 2022 à Lisbonne et Évora (Portugal). Le directeur régional de l’Agriculture de la région de l’Alentejo, José Godinho, a participé à la cérémonie d’ouverture, et la ministre portugaise de l’Agriculture et de l’Alimentation, Maria do Céu Antunes, participait à la clôture. Tous deux ont été accueillis par le Directeur exécutif adjoint du COI, Jaime Lillo.
L’objectif de cet atelier était de proposer une réflexion sur différents aspects liés à la durabilité de la chaîne de valeur de l’huile d’olive et des olives de table et de proposer une nouvelle conception de la durabilité.
Cet événement a permis de réunir les coordinateurs des principaux projets liés à la durabilité et à la résilience des systèmes de production oléicole pour :
- Mieux connaître les progrès, les méthodologies et les résultats des différents projets ;
- Permettre aux parties prenantes d’échanger et de partager leurs expériences ;
- Créer de nouveaux consortiums, avec le soutien du COI, pour élaborer de nouveaux projets de recherche et définir des stratégies de recherche et développement ; et
- Coordonner et assurer le suivi de la résilience et de la durabilité des oliviers.
Le chef de l’Unité Oléiculture, Oléotechnie et Environnement, Lhassane Sikaoui, et la chef du Département de Coopération technique et Formation, Catarina Bairrao Balula, étaient chargés de coordonner les interventions.
Lhassane Sikaoui a ouvert les travaux et donné la parole aux intervenants.
La première partie de l’atelier était consacrée à la conservation des ressources génétiques de l’olivier et la recherche de variétés résistantes à différents stress biotiques et abiotiques. Le réseau de germoplasme oléicole du COI a été présenté comme un outil de travail solide pour faire face au changement climatique.
Monji Msallem, de l’Institut de l’Olivier (Tunisie), a parlé de l’exploitation de la diversité génétique des oliviers comme moyen de renforcer la résilience du secteur au changement climatique.
Dans leur présentation de la collection nationale d’oliviers du Portugal, Carla Inês et António Cordeiro, de l’Institut national de recherche agricole et vétérinaire (Portugal), ont abordé la question de la valorisation de la diversité autochtone.
Luciana Baldoni, du Centre National de Recherche (Italie), a expliqué le projet BeFOre – Bioressources pour l’Oléiculture.
Hristofor Miho, de l’Université de Cordoue – Groupe UCOLIVO (Espagne), a présenté le projet Gen4Olive, dont l’objectif est d’améliorer la communication sur les ressources génétiques de l’olivier avec les sélectionneurs et les agriculteurs.
Les projets Freeclimb – Résilience des cultures fruitières au changement climatique dans le bassin méditerranéen et BreedOLea – Création de nouvelles variétés d’oliviers pour s’adapter au changement climatique et améliorer la qualité des produits, ont été présentés par Georgios Koubouris, de ELGO-DIMITRA à La Canée (Grèce).
Le projet ClimOliveMed sur la diversité des variétés et des systèmes agricoles comme atout pour une oléiculture méditerranéenne durable dans un contexte de changement global a été expliqué par Bouchaib Khadari, du CIRAD (France).
Blanca Landa, de l’Institut d’agriculture durable (CSIC, Espagne), a présenté le projet BeXyl – une nouvelle action de recherche et d’innovation d’Horizon Europe pour lutter contre la Xylella fastidiosa. Elle a également donné une conférence intitulée Déchiffrer, modéliser et cultiver le microbiome du noyau du xylème pour améliorer la résilience des oliviers aux maladies vasculaires.
José Alberto Pereira, de l’Instituto Politécnico de Bragança (Portugal), a présenté les projets OLIVECOA – Oliviers centenaires du parc de la vallée de Côa : redécouvrir le passé pour valoriser l’avenir et OleaPrime – Étude et caractérisation des oliviers centenaires pour leur préservation et leur valorisation.
La deuxième partie de l’atelier était consacrée à la culture de l’olivier face au changement climatique : besoins en froid, sécheresse, etc.
La question de la résilience des oliviers au changement climatique dans le bassin méditerranéen a été introduite par Georgios Koubouris, de ELGO-DIMITRA (La Canée, Grèce).
Kostas Chartzoulakis, ex-directeur de l’Institut de l’olivier et des plantes subtropicales (Crète, Grèce), a abordé le thème de l’évaluation du risque de désertification dans les zones de culture de l’olivier de l’ouest de la Crète selon les pratiques culturelles.
La durabilité de l’olivier et de l’arboriculture dans les zones semi-arides et arides de Tunisie était le thème de l’exposé de Mouna Aïachi Mezghani, de l’Institut de l’Olivier (Tunisie).
Giora Ben-Ari, de l’Organisation de recherche agricole de l’Institut Volcani (Israël), a ensuite parlé de l’effet des températures élevées sur la productivité des oliviers.
Les réponses à l’utilisation de l’eau de jeunes oliviers soumis à une expérience de réchauffement ont été décrites par Cecilia Rousseaux, du CRILAR-CONICET d’Anillaco (La Rioja, Argentine).
La troisième partie de cet atelier organisé par le COI était consacrée à l’oléiculture durable et la conservation de la biodiversité dans les oliveraies.
Abderraouf EL-Antari, de l’INRA du Maroc, a abordé la question de la contribution des zones oléicoles du Maroc à la préservation de la biodiversité et leur rôle dans la résilience de l’olivier.
Les technologies avancées pour la culture durable de l’olivier autochtone et les innovations dans la chaîne de valeur des aliments traditionnels ont été présentées par Marija Markoč, PDG de Barska uljara Ltd. (Monténégro).
José Alfonso Gómez Calero, de l’Institut d’agriculture durable (CSIC, Espagne), a parlé de la gestion des sols pour optimiser l’utilisation des sols et de l’eau dans des conditions climatiques changeantes.
Paula Garcia Fraile, de l’Université de Salamanque (Espagne), a donné une conférence sur le développement de nouveaux consortiums bactériens et inoculants mycorhiziens pour promouvoir des plantes résistantes au climat et tolérantes au stress.
Le projet BIOVEXO – Biocontrôle de Xylella et de son vecteur dans les oliviers pour la gestion intégrée des ravageurs a été présenté par Ana Falcón.
Le changement climatique et l’automatisation de l’irrigation dans l’oléiculture était le thème de la conférence donnée par Maja Podgornik, du Centre de sciences et recherches de Koper (Slovénie).
José Alberto Pereira, de l’Instituto Politécnico de Bragança (Portugal), a ensuite présenté les projets NOVATERRA : Nouvelles stratégies intégrées pour réduire l’utilisation et l’impact des pesticides pour des vignobles et des oliveraies méditerranéens durables et Man4Health – Nouvelles stratégies de gestion des oliveraies pour améliorer la santé des sols et le rendement des cultures.
Le thème de la culture intercalaire dans les oliveraies a été présenté par Ayça Akça Uçkun, de l’Institut de recherche en oléiculture d’Izmir (Turquie).
Roberto García Ruiz, de l’Université de Jaén (Espagne), a fait le point sur les leçons tirées du projet SUSTAINOLIVE (PRIMA-H2020) pour la durabilité des oliveraies.
José Alfonso Gómez Calero, de l’Institut d’agriculture durable (CSIC, Espagne), a présenté le projet BIOLIVAR – Suivi, optimisation et valorisation du capital naturel de l’oléiculture en production intégrée en Andalousie.
Le projet BIOMEnext – Modélisation de systèmes agricoles méditerranéens intégrés de nouvelle génération basés sur la biodiversité, a été présenté par Luciana Baldoni, du Centre National de Recherche (Italie).
Isabel Ribeiro de NUTRIFARMS et Ana Dahlin de Capital Natural (Portugal), ont donné une conférence sur la durabilité écologique et le plan de gestion de NUTRIFARMS pour les valeurs naturelles.
Carlos Ruiz, SEO, Espagne, a présenté les projets OLIVARES VIVOS et OLIVARES VIVOS +.
La quatrième partie de cet atelier était consacrée à la valorisation des sous-produits de l’oléiculture.
Sebastián Sánchez, de l’Institut de recherche en oléiculture de l’Université de Jaén (Espagne), a présenté les alternatives technologiques pour l’utilisation des sous-produits et des déchets des oliveraies et des huileries.
La question du compostage des grignons d’olive et son application dans l’oliveraie a été abordée par Belén Fernández, de l’IRTA de Tarragone (Espagne).
Le traitement et la réutilisation des eaux usées des huileries a été présenté par Gassan Hodaifa, du Département d’ingénierie chimique de l’Université Pablo de Olavides de Séville (Espagne).
La quatrième partie portait sur l’économie des exploitations oléicoles.
Le thème de la durabilité des oliveraies au Portugal a été présenté par Francisco Campello, d’AGRO.GES (Portugal).
Gonçalo Moreira, d’OLIVUM (Portugal), a présenté le programme de durabilité de l’huile d’olive de l’Alentejo (PSAA).
Giora Ben-Ari, de l’Organisation Recherche en agriculture de l’Institut Volcani (Israël), a présenté l’état d’avancement du projet ARTOLIO de soutien aux petits producteurs d’huile d’olive de la Méditerranée.
Enfin, la dernière partie de cet atelier était consacrée aux donateurs.
Catarina Bairrao Balula, chef du Département Technologie et Formation du COI, a parlé du rôle du COI en tant que centre de connaissances et promoteur de projets internationaux.
Pierre Bascou, Directeur de Durabilité (AGRI.B) à la Direction Générale de l’Agriculture de la Commission européenne, a abordé la question du soutien public de l’UE pour améliorer la résilience des oléiculteurs dans l’UE.
Les recherches et les projets de collaboration futurs ont ensuite été discutés.
Cet atelier a été l’occasion pour les participants de discuter de la durabilité de l’oléiculture et de la nécessité d’une plus grande sensibilisation à cette question. L’importance du secteur oléicole en tant que puits de carbone a été soulignée et les intervenants sont convenus de la nécessité d’approfondir les études et d’améliorer la diffusion des informations sur cette question.
Les projets présentés à cette occasion sont essentiels pour le secteur oléicole, car ils se concentrent sur l’utilisateur final, utilisent des données quantitatives à toutes les étapes et sont axés non seulement sur la survie des oliviers face au changement climatique, mais également sur la production, tant en termes de quantité que de qualité.
Les intervenants ont souligné la nécessité de partager les résultats, par le biais d’activités d’orientation sur le terrain et d’enseignement des nouvelles technologies et techniques afin de contribuer à une meilleure gestion des productions.
Cet atelier a également permis de souligner le rôle du COI en tant que centre de connaissances, promoteur de projets internationaux et de recherches et créateur de synergie entre les acteurs du secteur, la communauté scientifique et les décideurs, pour un secteur oléicole plus résilient.