Les quatre boursiers doctorants qui ont commencé leurs recherches en février 2021 terminent activement leur première année d’études.
Akram Charfi, de Tunisie, consacre sa thèse à la sécurité alimentaire dans la production d’huiles d’olive vierges. Il effectue ses recherches sous la supervision du professeur Sebastián Sanchez de l’Université de Jaén. Après avoir révisé la littérature disponible, il a donné un aperçu du matériel académique existant sur les méthodes de caractérisation physico-chimique des olives et de l’huile d’olive. Outre les paramètres de qualité prévus par ces méthodes, cet étudiant a analysé d’autres paramètres, tels que la stabilité oxydative et les composés phénoliques, ainsi que les procédures de détermination quantitative des contaminants. Il a ensuite réalisé une caractérisation physico-chimique complète, à cinq moments différents, des olives et des huiles d’olive obtenues au cours de la première campagne oléicole. Les olives provenaient d’une oliveraie traditionnelle appartenant à l’Université de Jaén. Les huiles commerciales produites au cours des six mois de l’étude ont également été caractérisées. Parallèlement, il a étudié la présence de contaminants (métaux lourds, pesticides et hydrocarbures aromatiques polycycliques) dans des huiles achetées dans le commerce, ainsi que dans les huiles obtenues dans la station expérimentale pendant cette première campagne oléicole.
Andrea del Saz, d’Espagne, effectue ses études sur les conséquences épigénomiques de la consommation d’hydroxytyrosol dans les maladies cardiométaboliques à l’Université de Castilla-la Mancha sous la supervision de Francesco Visioli, Alberto Dávalos et María del Carmen López de las Hazas. Elle a passé en revue la littérature existante sur les changements épigénétiques induits par l’huile d’olive ou ses polyphénols et en laboratoire. Elle a également mis au point différentes techniques pour mesurer la méthylation de l’ADN (changement épigénétique) après un traitement à l’hydroxytyrosol, le principal composé phénolique de l’huile d’olive.
Quant à Laila Aqbouch, du Maroc, elle a choisi de consacrer sa thèse à la génomique et l’adaptation de l’olive au changement climatique : identification de marqueurs associés à la sécheresse et aux besoins en froid pour la floraison afin de sélectionner les génotypes les plus adaptés, auprès de l’Institut AGRO, UMR Institut AGAP, Université Montpellier, sous la direction d’Evelyne Costes et de Bouchaib Khadari. Le projet de thèse se concentre sur deux approches principales pour comprendre l’adaptation de l’olive au changement climatique : (1) localiser les loci sous sélection ; et (2) réaliser des études d’association pangénomique (GWAS, de l’anglais genome-wide association study) pour localiser les loci liés à la variation phénotypique adaptative. À cet effet, elle utilisera des données climatiques du bassin méditerranéen, des données phénotypiques et des données génomiques sur les variétés d’oliviers les plus représentatives cultivées dans la région.
Rustu Efe Deger, originaire de Turquie, réalise sa thèse sur les besoins en froid, la régulation génétique et la modélisation du processus de floraison des cultivars d’olivier (Olea europaea subsp. europaea var. sativa) à l’Université de Cordoue, sous la supervision de Diego Barranco Navero et de Concepción Muñoz Díez. Pour comprendre les exigences spécifiques des cultivars, Rustu a suivi les stades de débourrement, de floraison et de maturité d’environ 500 cultivars de la Banque mondiale de germoplasme de l’olivier de Cordoue (WOGB-UCO), en utilisant une version modifiée du code BBCH. À titre complémentaire, dans le même objectif, il a mené une expérience sur 27 cultivars d’olivier pour lesquels aucune donnée sur leurs besoins en froid n’était disponible. Les cultivars ont été sélectionnés en fonction : a) de leurs données phénologiques enregistrées à la WOGB-UCO de 2017 à 2021 ; b) du statut off-year dans l’alternance de l’année expérimentale précédente (2020-2021) ; et c) de leur origine économique et géographique. Les échantillons sont prélevés chaque semaine depuis le 1er décembre 2021 et la croissance des bourgeons reproducteurs est suivie dans les échantillons conservés à 20°C et 90% d’humidité relative (HR) pendant trois semaines. Le modèle De Melo-Abreu, qui constitue la base de l’approche de modélisation, a été exécuté en R pour prédire l’effet de la température sur le cycle de reproduction de l’olive. Des modifications du modèle De Melo-Abreu sont actuellement à l’étude pour améliorer la précision du modèle en incluant dans les données les dates de débourrement.